Sa peine ne cessait de s’intensifier, mais le ménestrel décida de prendre les choses en main. Tout d’abord, il déposa Crépuscule convenablement sur le sol, les mains en croix sur sa poitrine. Puis, il se leva pour voir un nouveau désastre. Terrel était mort. A cette vue les yeux de Winor s’agrandirent subitement. Il n’était pas vraiment étonné, mais jamais il n’aurait pu croire que Bran le tue si froidement. L’amour crée bien des choses. Le demi-elfe fit quelques pas vers Bran, s’agenouilla à ses cotés et mit sa main sur son épaule. C’était un maigre réconfort, mais au moins il saurait qu’il avait encore quelqu’un sur qui compter.
Ils restèrent un moment dans cette position. L’esprit de Winor était tourmenté. Il se demandait comment ils avaient pu en arriver la. Il se disait aussi, intérieurement que si Crépuscule était morte, c’était entièrement de sa faute. Le ménestrel ravala ses sanglots et se releva, regardant le carnage qu’il avait causé. Il serra les dents et dit :

- Bran. Relevez vous, il est mort et nous devons filer d’ici promptement. Il hésita. Sans oublier que Crépuscule doit avoir des funérailles dignes de sa beauté.

Il resta encore un instant auprès de Bran, puis alla prendre le corps livide de l’elfe. Il la porta, comme l’on tenait une princesse, mais la sienne, était sans vie, baignant dans son sang. C’est alors qu’il regarda Rochmor, il se tenait droit, le visage caché dans l’ombre, attendant surement la suite des évènements.

- Je suis navré de ce que vous avez pu voir aujourd’hui. Pourrais-je quand même, vous demander un service ? Il regarda la porte, puis revint sur le centaure. Voulez vous nous aider à sortir d’ici ? Discrètement,…

Bran pleurait. Ses larmes ne cessaient de lui brouiller la vue et il ne se souciait pas du sang qui le recouvrait et lui coulait sur la peau en passant sous les plaques de son armure dorée.
Winor lui posa une main sur l’épaule. Le chevalier ne répondit que par un sanglot étouffé…
La douleur du cœur, la douleur sentimentale était si forte qu’il ne réalisait pas que sa main crispée sur la garde de son épée s’était engourdie et que ses doigts souffraient.

Peu à peu, cependant, il les desserra et, prenant appuis sur son ennemi tombé, il se releva en titubant un instant. Bran releva la tête. Son regard était celui d’un homme meurtri et meurtrier, celui d’un cœur vengeur…Il essuya ses larmes du revers de sa main droite. Le résultat en fut terrifiant : sur chacune de ses deux pommettes, les larmes avaient laissé place au sang.
D’un geste brusque, il retira son épée du corps de Terrel. Il en retira la lame dans un affreux bruit de chair déchirée et la regarda les yeux perdu dans le rouge vif du sang de l’Elfe qui la souillait. Il se tourna vers Winor le visage fermé et grogna d’une voix enrouée :

- On le laisse pourrir ici.

Bran ne ressuya pas son épée avant de la remettre dans son fourreau. Le chevalier d’or ne ressemblait plus qu’à un barbare prêt à partir en guerre pour venger ses frères. Après l’amour, le désespoir et la haine, l’homme semblait être envahit par tous les sentiments à la fois.
Il approcha de la fenêtre tandis que Winor parlait à Rochmor et d’un coup de poing, il brisa la vitre crasseuse. Sans attendre, il sortit de la Taverne et, après avoir jeté un coup d’œil autour de lui, il fit signe à ses amis de venir sans les regarder. Il semblait ne vouloir sous aucun prétexte poser les yeux sur Crépuscule.

*Mais ou en étaient-ils arrivés ?*

- Oh mais je ne comptais pas faire autrement, répondit Winor à l’intention de Bran.

La fenêtre fut brisée. *Pourquoi tous ces massacres ?* Le mur tomba. *Sommes-nous tous voués à nous combattre les uns les autres ?* Le ménestrel se demandait encore si tout ce qu’il s’était passé avait un sens, si cette sombre journée aurait une fin. Des questions simples, qui resteraient pour le moment sans réponses.
Winor passa derrière Rochmor, sans même jeter un dernier regard sur ce lieu maudit. C’est alors qu’il pensa à Marijuana. Son âne devait encore se trouver dans l’écurie, l’elfe fit une grimace. Puis sans crier gare, il posa le cadavre de Crépuscule sur le dos de Rochmor, ne se demandant même pas s’il acceptait. L’elfe rentra dans la taverne, par l’ouverture dans le mur et se dirigea vers la porte qui donnait sur la salle principale. Il cacha quelques traces de sang de sur sa tunique et ouvrit la porte et la referma aussitôt. Il paya le tavernier et sous entendit qu’il y aurait du nettoyage à faire et s’en excusa d’avance. Le bonhomme, ne se doutant pas de ce qu’il trouverait rit de bon cœur en lui disant que ce n’était pas grave. Winor sourit à l’idée de voir sa tête au moment venu. Il demanda une bière et repartit vers l’arrière salle, comme si de rien était. Il attrapa son sac ainsi que sa guitare, qu’il avait faillit oublier, regarda l’horrible cadavre de Terrel qui baignait dans son sang. Prit d’écœurement il attrapa la nappe qui était tombée quand la table s’était brisée. D’un geste presque théâtral, il la posa sur le chevalier et sortit enfin.
Le ménestrel partit immédiatement aux écuries reprendre son âne. L’araignée géant s’était enfuie et avait tué quelques animaux sur son passage. Heureusement, Marijuana avait été assez intelligent pour se cacher et était indemne. Winor rejoignit donc sa compagnie suivit de son âne. Il reprit Crépuscule et se dirigea vers le port.

[HRP/ revenant du port "Un cercueil de braises" /HRP]

Winor et Bran avaient regardé s'éloigner Rochmor et Lyn puis ils avaient quitté le quai obscure et glauque du port où Crépuscule avait désormais sa sépulture. Bran s'était retourné régulièrement tandis qu'ils s'éloignaient: le fantôme avait disparu et cela le rendait anxieux. Etait-il partit ou bien attendait-il un moment inattendu pour surgir de nul part ?

Maintenant cachés derrière des tonneaux vides et fissurés, le ménestrel et le chevalier observaient depuis un moment l’agitation qui régnait dans la petite pièce de la taverne de Zoliar. Bran évitait de bouger pour ne pas faire de bruit avec son armure. Accroupi, elle le gênait douloureusement mais il ne disait mot.
Grâce à la fenêtre brisée par le chevalier des heures auparavant et surtout grâce au mur à moitié écroulé par le Centaure, ils distinguaient nettement près de quatre hommes en pleine discussion. Le corps de Terrel avait été découvert: on cherchait à comprendre ce qui s'était passé, le tavernier pleurait ses meubles amochés et les plus extravagantes explications étaient avancées sur les causes d'un tel chaos.
Pour l'un, il était évident que le groupe de voyageurs était composé de brigands, qu'ils étaient venus se partager le fruit de leurs rapines de la journée et qu'ils s'étaient disputés violemment.
Pour l'autre, le chevalier mort aux longues oreilles avait sûrement prit de haut les autres: c'était peut-être même leur chef ! Et il avait sûrement payé de sa vie son orgueil et son titre.
Chacun avait son hypothèse, tous pensaient qu'il fallait dissimuler le meurtre mais personne n'avait songé que cette scène était le résultat de l'Amour...

- Je ne sais ce que vous voulez récupérer mon ami mais ils emmènent le corps de ce chien...

En effet, deux hommes emmenaient le corps de Terrel par une porte dérobée. Les deux autres se séparèrent: l'un, le tavernier, retourna exercer son travail et l'autre remettait en place le mobilier, examinait tantôt la fenêtre, tantôt le sang à terre.

- Si ce lascar-là reste ici, vous allez devoir attendre qu'il ai fini son ménage pour entrer. Une fois à l'intérieur en tous cas, soyez prudent et rapide. Mon épée est prompte à réagir mais elle ne sauve pas toujours comme je le voudrais.

Winor et Bran étaient de retour au marché, mais maintenant si on s'apperçevait de leur présence on les arrêteraient. Il seraient considérés comme des meurtriers, surtout qu'ils n'avaient aucune preuve de leur innocence. Crépuscule était morte et les autorités n'en savaient rien, ils ne le sauraient pas avant longtemps d'ailleurs, ils pourraient simplement soupçonner un grand blessé ou pire à cause de la seconde mare de sang. Leur situation pouvait empirer à tout moment, et pourtant le ménestrel voulait tout de même risquer sa liberté et sa vie pour une simple épée.
Le ménestrel changea de position en sentant ses muscles le tirailler. Il regarda Bran sans piper mot, qu'il fasse le guet et si cela devait mal tourner,...

- N'intervenez pas. Winor détourna les yeux. Si l'on me trouve, restez caché, je m'enfuirais comme je l'ai toujours fait.

Cela ne servirait à rien de risquer deux vies pour rien. Surtout qu'il n'y avaient pas non plus des risques énormes pour que le demi-elfe se fasse repérer, il était discret grâce aux vertues de sa race et son passé lui permettrait d'assurer sa mission sans accroche. Cela restait à espérer. Winor se dit alors que le fantôme n'était pas réapparût, préparait-il un sale coup? Etait-il digne de confiance? Enfin que pouvait faire un fantôme appart faire peur aux croyants?
Le ménestrel regarda entre deux tonneaux. Le corps avait été emmené, et il semblerait qu'il n'y ait plus âme qui vive dans l'arrière salle. Le demi-elfe posa sa main sur l'épaule du chevalier et la serra faiblement, ensuite il se leva avec discrétion et traversa le la ruelle. Il se dissimula dans la pénombre à chaque fois que c'était possible, puis il entra par le grand trou dans le mur. Seules quelques bougies éclairaient la pièce, mais le ménestrel y voyait comme en plein jour. Il ne tarda pas à trouver l'épée de Crépuscule, près de la porte qui donnait sur la pièce principale de la taverne, cependant des voix se firent entrendre et la porte s'ouvrit. Le ménestrel eût tout juste le temps de grimper, tel un chat, sur les poutres qui soutenaient le plafond. Tant que le tavernier et l'un des garde qui l'accompagnait ne s'en iraient pas, Winor serait coinçé et contrain de se fondre parmis les ombres. Il espérait que Bran ne s'inquieterait pas de son absence un peu plus longue que prévue.

- Ces bougres vont briser la réputation de ma taverne, se plaignait le gérant de la taverne.

Le soldat, compatissait à son malheur et établissait l'empleur des dégâts. Quand il fit référence à la flaque de sang qui apparament n'appartenait pas au chevailer elfe, Winor ressera l'épée qu'il avait dans les bras avec une pensée à sa défunte propriétaire. Ainsi, le ménestrel patienta.

A peine s’était il fait lâchement insulter par les bébêtes immondes sur le port que son attention avait été attirée par une odeur fort plaisante. La mort de la jeune femme… les gens en larmes étaient bien loin maintenant, même s’il se trouvait juste à côté… ce parfum était plus destructeur que celui de l’Eden… plus furibond qu’un Minotaure à la libido enflammée… il fallait qu’il sache tout de suite maintenant ce que c’était.

Sans prévenir personne puisque personne n’existait plus à présent dans son entourage, il se laissa lentement flotter dans l’atmosphère, bras ballants et sourire béat aux lèvres jusque sur la place du marché où à la vu de cet étalage de muroise, il fondit tel un aigle noir sur la petite montagne de fruits.

La bouche aussi ouverte qu’une cuvette à chiottes (peau élastique oblige), il gratta le monticule fruitier avec ses longs ongles blancs… sans résultat. Quel drame… vivement que son frère refasse surface alors que ses odeurs faisaient tourner son ventre comme une dose de lait dans un verre de liquide noir appelé coca cola.

Rageant contre le marchant qui ne comprenait pas pourquoi on s’en prenait à lui, il soupirait, provoquant une légère brise fraîche dans les rues de Nelendark. Le trou dans ce bar avait été une pure réussite. Passant la tête par la pierre qui n’était pas encore tombée, il apperçut le petit elfe qui jouait au cochon pendu sur la poutre où Narcyss s’était lui même assit. Dans un élan d’enthousiasme, il grimpa jusqu’à lui et lui souffla dans l’oreille, un glacé :

« Dis j’peux jouer ‘vec toi ? »

Mot de l'Admin: Narcyss, cuvette à chiottes et coca cola sont des mots qui n'ont pas du tout leur place ici. Fais attention à ce que tu écris sinon il y aura sanction.
Je laisse ce post sans l'éditer mais tu est prévenu.

Mode Narcyss un peu ivre: Rien à fouuuutre, owi puni moi

Winor, demi-elfe, semi-endormi, laissait consumer sa patience à petit feu. Bientôt il n’en put plus, mais le problème était le même, jusque quand cet aubergiste allait-il le retenir ici ? Le problème se résolu dans les secondes qui suivirent, à l’arrivée inattendue de Narcyss. Tellement habitué au calme, le ménestrel sursauta et laissa échapper un petit ‘ah’ de surprise. Mais non seulement ça, il lâchât Estel, l’épée de Crépuscule, qui atterrit juste au dessous dans un bruit bien métallique, qui d’ailleurs résonna au dehors de la taverne.
Heureusement, l’épée dans sa chute n’avait blessé personne, mais il s’en était fallut de peu. Winor regarda le fantôme, s’il avait pu il l’aurait bousculé, mais impossible. Arf !. En dessous le milicien et le patron l’avait vu, le ménestrel fut donc contraint de descendre. Il sauta et atterrit sur le plancher sans un bruit, il voulu se baisser pour prendre Estel entre ses mains, mais on l’arrêta en pointant une épée sur lui. Winor recula d’un pas et leva les mains pour montrer qu’ils ne leur voulaient pas de mal. S’en suivit un hoquet du tavernier qui venait sûrement de le reconnaître.

- C’est lui ! Lui ! S’écria le bougre.

Son interlocuteur ne comprenant pas, il lui expliqua que le demi-elfe se tenant devant eux, faisait partie de la bande de gens qui avaient détruit le mobilier et tué une personne. Le ménestrel éclata en sanglots et se prit le visage dans les mains.

- C’était horrible ! Oh par tous les Dieux ! Mes amis on fuit, mais moi terrifié,… Il respirait difficilement, hachait ses mot. Je me suis caché là-haut ! Mais je me suis assoupi, tellement fatigué d’attendre pour m’enfuir moi aussi ! Oh mes bons monsieurs ! Il tomba à genoux et pleura comme un enfant.

Le milicien ne rangea pas son arme, mais il la baissa, ne sachant que faire. Le tavernier avait prit en pitié le pauvre demi-elfe et revenait en trottinant avec un verre d’eau fraiche. Winor but quelques gorgées et reprit sa complainte.

- Je vais vous expliquer la terrifiante histoire qui vient de m’arriver, ah mais tout avait si bien commencé ! Les deux elfes qui m’accompagnaient s’aimaient terriblement ! D’un amour plus ardent que fou, même vous auriez étés touché par cette chaleur. Les autres, dont je faisait partie, racontions des histoires, mangions et buvions tout notre saoul. Ahhh comme il était bon de se retrouver entre amis ! Mais, mais,… Vous n’allez pas me croire ! Je vous assure que ceci est la pure vérité ! Le mur, il a été tranché et quelqu’un est entré ! Terrifiant ! Cette chose dont je ne connais la nature est venu tuer Terrel, l’elfe magnifique qui gisait ici avant que vous le l’emmeniez. Il était tout de noir vêtu et étrangement il s’est présenté comme un certain Walgar. Je ne saurais dire qui il est, mais il l’a tué sans une once de pitié. Après cela, il s’en est retourné dans la rue et a disparu dans un nuage de fumée. Certains d’entre nous se sont échappés, d’autre, non seulement moi, suis resté ici pour veiller la dépouille de mon tendre ami… Ah quel malheur les Dieux nous ont envoyé ! Engeance de Kendra si je ne m’abuse ! Terrifiant revenant !

Le ménestrel continua habillement d’exprimer ses malheurs, jouant la comédie pour s’en sortir et effacer tout soupçon qui pourraient alourdir leur culpabilité. Le tavernier, qui apparemment était un fervent croyait, trouvait que son histoire tenait debout et qu’il faudrait parler de cet être maléfique aux hautes states de la société. Le milicien, même septique, paraissait agréer au fait qu’une chose avait découpé le mur pour entrer et qu’aucun d’entre nous n’aurait eut cette force.
Winor commençait à penser que la chance leur souriait, il se sentait fier d’être un aussi bon menteur de ménestrel. Cela l’avait maintes fois sauvé par le passé, d’ailleurs ce n’était pas finit. Le demi-elfe avait finit par sécher ses larmes et continuait de répondre à chaque questions que lui posait les deux hommes. Bien sur il encrait dans son esprit chaque parcelle de réponse qu’il leur donnait, qui sait, il faudrait peut-être un jour reparler en ces termes de cette terrible histoire !

Un bruit d'épée qui tombe...des cris suivis de lamentations...la voix de Winor !

Citation :

N'intervenez pas. Winor détourna les yeux. Si l'on me trouve, restez caché, je m'enfuirais comme je l'ai toujours fait.

Non, il ne pouvait le laisser se faire prendre ainsi ! S'échapper ? Le chevalier ne voyait pas comment le ménestrel pourrait s'enfuir dans une telle situation !
Avec difficulté, Bran se releva en faisant cliqueter son armure et déboula comme un fou l'épée brandit, les cheveux en bataille et un air sauvage sur le visage.

- Lâchez-le, pourceaux !! Si vous lui touchez un seul de ses cheveux, je vous fait sauter la tête !

Bran se rendit alors compte que tous les visages étaient tournés vers lui avec une expression peu commune: les uns étaient clairement surpris et muets d'icompréhenssion tandis que le ménestrel...

Le ménestrel tourna la tête vers Bran qui brandissait son épée, croyant pouvoir le sauver de ses ennemis, qui n’en étaient pas. Cet homme d’honneur et ami, venait de signer leur arrêt de mort. A moins qu’ils n’arrivent à embobiner une nouvelle fois le tavernier et le milicien, mais il y avait peu de chance qu’ils croient de nouveau les mensonges de Winor.
Le demi elfe prit sa tête entre ses mains, pendant que le soldat dégainait son épée pour se défendre du chevalier Bran, qui d’ailleurs avait plutôt l’air féroce. L’aubergiste quant à lui, reculait jusqu’au mur en murmurant des paroles inaudibles. Sentant que les choses tournaient mal, le ménestrel se leva et se mit entre les deux attaquants qui se regardaient sans bouger.

- Du calme mes amis, du calme ! Winor tourna le dos au chevalier. Cet homme est l’un de mes compagnons, il a du croire que j’étais en… No… Noooon ! Bégaya le ménestrel en voyant le soldat Nelendarkien s’avancer franchement. Ne soyez pas si prompt a vouloir nous envoyer à la mort !

Le demi elfe fit un pas sur le côté et esquiva l’épée. Il soupira et laissa son ami se charger de cet homme belliqueux. Le demi elfe regarda les poutres qui soutenaient le toit et vit Narcyss, il lui fit un grand sourire.

- Que dirais-tu de leur faire une petite frayeur ? Lui demanda-t-il.

Si le fantôme acceptait, ils pourraient s’enfuir sans trop de peine, enfin cela restait à voir. Encore que, échapper à un tavernier démoralisé et à un milicien enragé ne devait pas être trop difficile pour eux. Cela amuserait sûrement Narcyss et tout ne deviendrait qu’un souvenir sanglant, mais tout de même drôle dans le fond,…

Réaction en chaîne... Narcyss aurait voulu tirer la queue de son petit cochon avant que celui-ci ne saute à terre. Frustré, il s'installa allongé à califourchon sur la poutre pour regarder la scène, du haut. Ebahis, il regadait le jeu de l'Elfe, comme sa grand mère lorsqu'elle lisait les parchemins des "torches de l'amour". Les larmes aux yeux comme une jeune fille en pleine effervescence devant une pièce mélodramatique, il sursauta à l'arrivée soudaine du jeune homme de tout à l'heure. Il fronça les sourcils, tandis qu'il pensait que Bran anéantissait toute forme d'amusement. Le fantôme sourit cependant à l'écoute de ses brèves paroles... oui des têtes coupées, qui sait s'il se trouverait un ami cette fois, un vrai comme lui.
Il ne se fit pas prier deux fois lorsqu'on d'adressa à lui, et rassemblant sa concentration, il déforma la brume de ses vêtements pour en faire une espèce de voile léger et en plissa sur son torse pour en faire une belle et généreuse poitrine. Il détacha ses longs cheveux et raffraichit de son souffle, l'atmosphère de la pièce avant de descendre dans sa poutre, lentement.
Il s'approcha des deux jeunes hommes et dans une voix volontairement et faussement féminine (et ça s'entendait), il annonça:

- Voyez ma peine pauvres mortels, voyez comme mon coeur est sec à présent. J'étais sur le point de me marier, de mettre bat et mon tricot n'est même pas terminé... La violence n'est pas une solution... Rangez vos épées ou je vous maudit des chaussettes trouées et des miettes dansles draps sur vingt générations.

Bran avait à peine eu le temps de se rendre compte qu'il venait de faire une énorme boulette que le milicien brandit son épée sur Winor et qu'il dû faire face à l'homme. Heureusement que le ménestrel était souple et qu'il avait esquivé le premier coup parce que le second que reçu la lame de Bran lui indica clairement qu'ils n'étaient pas tombés sur un jeunôt et que le milicien était bien au contraire un terrible combattant.

- Arr Range ta lame soldat ! Je suis des rangs de Fagor ! Si tu ne veux pas que je te tue, recule !

Bran s'énervait sérieusement...Le milicien n'avait que faire des paroles du chevalier et il lui portait des coups redoutables. Le fer résonait dans toute la pièce et tandis que le tavernier s'aprochait discrêtement du ménestrel dans le but de le saisir, Narcyss intervint.
Le milicien se stoppa net dans son élan agressif lorsqu'il vit le fantôme se diriger vers lui. Bran leva les yeux au ciel en entendant les paroles de l'être translucide qui jouait la mariée défunte...
Le tavernier se précipita sur la porte et disparu derrière celle-ci en poussant un cri de terreur. Le milicien, tout les membres pris de tremblements, leva son épée vers Narcyss qui le maudissait de manière complètement innatendue.
Bran recula pour laisser le fantôme se se charger seul du milicien. Qu'est-ce qu'il détestait cêt être ! Il était...horrible...non seulement il s'amusait à faire l'idiot avec ses victimes mais en plus il était très loin de ce que lui avait enseigné sa foi.

Reculé près de Winor, Bran lui chuchota:

- Pendant qu'il le retient, et si nous nous glissions dans la nuit et quittions les lieux sans tarder ?

Entre deux fracas d'épées, Narcyss descendit de sa poutre de bois, habillé en robe de mariée. Enfin, déguisé en défunte mariée. Winor trouva ça très drôle, il se demanda s'ils n'allaient pas vraiment s'entendre tous les deux. De plus, Narcyss pouvait chanter. C'était une chose à méditer. Pendant que l'aubergiste effrayé partait se réfugier dans la grande salle et que le soldat s'arrêtait de combattre pour regarder avec stupeur la magnifique fantôme travestie, le ménestrel répondit à Bran.

- Je pense que votre idée est géniale.

Le demi elfe prit l'épée de Crépuscule et regarda Narcyss. Ils n'allaient pas l'abandonner tout de même? Enfin, il allait surement les rejoindre en route, comme il l'avait déjà fait.
Sans raison apparente pour le milicien, qui était surement trop occupé à regarder Narcyss, Winor s'écria:

- A un de ces jour!

Puis le ménestrel s'éloigna sans un regard de plus sur la tâche de sang qui salirait le sol à jamais. Arrivé au coin de la rue, Winor regarda Bran avec insistance.

- Cher ami, où allons nous? Vous avez peut-être un lieu à nous proposer?

Bran fut ravi de voir que le ménestrel était de son avis et il s'apprêtait à quitter les lieux lorsqu'il réalisa que le fantôme parlait de lui...Non mais quel débile ! Il jouait peut-être la comédie pour les sauver mais tout de même ! Sa réputation était déjà ruinée par des rumeurs de désertion ce n'était pas le moment de faire croire aux gens qu'il était en plus un réel monstre avec les femmes ! Sans compter que maintenant que son visage avait été vu ici, qu'il était pris pour un assassin ou le complice d'un groupe de bandits !
Le chevalier jeta un regard terrible à Winor qui signifiait clairement qu'il pensait ses paroles:

- S'il n'était pas mort je serais l'auteur d'un second meurtre au même endroit...

L'air blasé, il tourna le dos à la scène et disparu par le trou dans le mur. Narcyss retiendrait assez le milicien pour qu'il ne

- HEY ARRETEZ ! REVENEZ !

...Bran s'arrêta net et soupira: il était fatigué, sa conception de la vie s'était pris une sacré baffe avec l'arrivée du fantôme, son unique amour était partit en fumé et maintenant il devrait vivre comme un voleur à cause de son acte à la taverne. Le milicien qui s'était exclamé en voyant qu'il s'en allait se vit dévisagé comme un véritable ennemi. Le pauvre homme qui avait trouvé le courage de se frotter à ce chevalier une première fois, qui avait réussi à l'interpeller encore malgré la présence effrayante du fantôme alors qu'il était seul, abandonné par le tavernier et face à deux hommes de concert avec l'esprit, failli mouiller ses chausses.
Les mains tremblantes, il jeta un coup d'oeil au fantôme avant de lever son épée vers Winor et Bran.

- Je...je vous somme de..de vous arrêter ! Vous....vous êtes des criminels et...je vous arrêterais !

Le breton regarda Winor et haussa les épaules d'un air désespéré. Il sortit dehors en faisant mine d'ignorer l'homme d'arme. D'un pas décidé, il s'éloigna dans les rues sombres et entreprit même de sortir de la ville cette nuit.

A l'intérieur, le milicien tomba à genoux: il n'avait plus la force et les poursuivre et le fantôme le tétanisait complètement maintenant qu'il était seul avec lui.

[HRP/ Plaines d'Anor quand vous voulez ^^/ HRP]