Pendant la nuit le ménestrel c'était discrètement faufilé en dehors du camp et s'en était assé éloigné pour espérer ne pas être dérangé. La rivière reflétait son visage crispé par la douleur, il se mit à genoux et plongea sa tête dans l'eau. Après quelques secondes il la ressortit, s'ébroua et retira avec précaution sa tunique tachée de sang qu'il déposa au bord de la rivière. Ensuite Winor commença à laver sa blessure et sortit un baume de son pantalon. C'est à se moment qu'il entendit Crépuscule se moquer gentiment de lui. Le demi-elfe se retourna lentement:

- Y aurait-il du mal à cela? Cacher se "petit bobo" est il un crime maintenant? Dit Winor avec ironie et il poursuivit d'un ton radouci. J'ai honte de m'être fait blesser de la sorte c'est pour cela que je n'aime me faire déranger alors que je soigne cette... chose. Vous savez Crépuscule, vous êtes une personne importante à mes yeux et voila que je ne suis pas à la hauteur. Imaginez qu'il y ait eut plus d'araignées ou que vous ayez été blessée, je n’aurais sûrement pas pu vous aider et encore moins vous sauver. Je me sens si petit, si inutile... A vrai dire j'ai eut peur, pour la première fois de ma vie j'ai réellement ressentit ce qu'était la peur... J'ai eut peur de vous perdre.

La voix du demi elfe c'était faite rauque laissant passer des sentiments jusqu'alors cachés. Il se leva tournant le dos à son amie.

- Imbécile, murmura t-il.

Puis Winor leva les yeux vers le croissant de lune qui les éclairaient, elle et lui.

Crépuscule avait-elle encore l'esprit embrumé par les épreuves de la journée ou avait-elle réelement entendu ces révélations pour le moins surprenantes ? Elle décida donc de faire confiance à son ouïe mais également à son coeur, s'approcha et s'assie prés de l'eau en laissant une petite distance entre Winor et elle afin de ne pas dévoiler trop évidement ses sentiments.

- Mon cher Winor vous êtes blessé et affaibli au point de prononcer assez distinctement des idioties à mon intention, prenez garde à l'avenir car cela vous perdra. Je suis là auprés de vous et comme tout amie je dois vous aider dans ces moment difficiles où la fierté est plus forte que la douleur. Laissez-moi vous examiner et vous soigner, je ne supporte pas de vous voir si faible, si peu enthousiaste. Sans vous et votre bonne humeur je n'ai plus la force de me battre, sans vous je ne suis plus rien et plus d'aucune utilité.

Tout en disant se qu'elle avait sur le coeur Crépuscule baissait lentement la tête et n'osait regarder en face le doux visage du ménestrel.

Aux mots de Crépuscule, le ménestrel lui fit face. Il s’assit près d’elle en respectant la distance qu’elle avait instaurée entre eux deux.

- Excusez moi de vous encombrer l’esprit avec des paroles si peu réfléchies. Mais ne dit-on pas que la nuit permet de faire les plus profondes confessions? Après une pause il continua. Si vous y tenez tellement, vous pouvez soigner mon épaule, dit-il résigné.

Il posa son baume soignant près de la jeune elfe et détourna le regard vers l’autre rive. Pourquoi avait-il parlé si franchement? Mais les mots étaient venus naturellement à ses lèvres. Winor n’avait pas pensé qu’elle puisse le prendre mal. Tout bien réfléchit, elle l’avait plutôt bien prit, si on considère que détourner la conversation était bien le prendre. Le ménestrel poussa un profond soupire, puis regarda du coin de l’œil son amie. Que ferait-il s’il ne parvenait pas à tenir sa promesse? La vie de Crépuscule était dorénavant plus importante que la sienne et il ne regrettait pas d’avoir fait se choix. Il ne fallait penser ni au passé ni à l’avenir.

- Je me sens bête de vous avoir dis ça, mais ce n’est que pure vérité. J’ai eut peur, j’ai eut honte. Mais je vais me reprendre et continuer à illuminer votre visage par vos sourires et ravir les oreilles de tous par votre rire cristallin… Et ceci n’est pas un compliment, dit il le regard malicieux.

Au moment où Winor avait insinué ironiquement que la voix de Crépuscule était peu harmonieuse, elle appuya légèrement plus fort sur la blessure du ménestrel, se qui fit quelque peu sursauter le blessé. Puis en essayant de retenir son petit sourire Crépuscule lui dit :

- Désolé, mais il faut absolument faire expulser le pus qui pourrait engendrer une blessure plus importante et donc réussir à vous affaiblir encore plus. Et si vous veniez à mourir qui prendrais soin de moi et me protègerai contre les méchants monstres ? Surement pas cette incapable de sorcière. Contrairement à se qu'on peut croire, Winor vous êtes malgré tout utile à cette singulière compagie que nous tous formons. Vous le seul être de sexe masculin, enfin...c'est se que nous croyons...

- Brmmm… fit Winor quand son amie appuyât impitoyablement sur sa plaie.

La douleur c’était répandue dans tout son corps lors d’un instant, même le bout de ses doigts ne fut pas épargné. L’ironie mordante et soudaine de Crépuscule fit sourire le ménestrel.

- Savez vous que si continuez ainsi vous aller finir par me ressembler? Dit-il en riant. En tout les cas je vois que ma présence vous sert à quelque chose, vous pouvez au moins passez vos nerfs sur quelqu’un qui ne vous feras jamais de mal. Tout du moins pas physiquement, insinua t-il. Il est vrai que je pourrais blesser votre égaux ou encore me moquer réellement de vous. Cela divertirait sûrement beaucoup notre chère compagnie. Et pour votre gouverne je suis un mâle… vous voulez peut-être que je vous le prouve, dit il rapidement tout en commençant à retirer son pantalon.

Voyant se que Winor tentait de faire, Crépuscule se leva d'un bond et se détourna rapidement de ce drôle de comportement digne du ménestrel.

- Mais qu'aviez-vous l'intention de faire ? Ce comportement n'est pas digne d'un personnage aussi courtois!!!

Puis, ayant attendu que les rougeurs de son visage aient disparus entièrement, Crépuscule se retourna vers son compagnon et lui sourit malgré le léger trouble qui s'était installé dans son esprit et dit d'une voix murmurante :

- Heureusement que nous nous sommes rencontrés, car personne avant vous n'avait réussi à me faire autant rougir et sourire à la fois. Vous êtes vraiment quelqu'un de trés étonnant et je me rend compte de plus en plus que sans vous j'aurais déjà abandonné tout espoir de vivre. Le mot qui vient à mon esprit dès que je pense à vous, est donc le mot "espoir" car vous me faites espèrer qu'il existe encore des êtres capables d'aider les autres. Vous êtes mon espoir...

Crépuscule avait prononcé ces mots révélateurs sans trop réfléchir aux conséquences et aux réactions de Winor, pour la première fois depuis son départ de Kokoriki, elle avait ouvert son coeur. Mais en pensant à son cher village les larmes lui vinrent une fois de plus aux yeux et rapidement elle se couvra le visage de son capuchon afin d'essayer de dissimuler son trouble.

Winor ne retint même pas son rire quand l’elfe se retourna en rougissant. Il profitât que Crépuscule lui fasse dos pour remettre son pantalon qui jonchait sur l’herbe. Le ménestrel se fit plus sérieux quand elle se mit à murmurer. Quand elle eût finit, c’était à lui de rougir comme un enfant et un sourire qui en disait long se posa sur ses lèvres. Elle c’était enfin ouverte à lui ! Mais voyant que Crépuscule c’était couvert le visage, il s’avança avec précaution jusqu’à elle. Le demi-elfe s’arrêta à quelques centimètres, déposa ses mains sur les siennes et murmura à son tour :

- L’espoir ne peut exister sans lumière, Winor fit une courte pause. Le crépuscule est la lumière qui règne avant les ténèbres, l’espoir que la nuit passe et que le jour revienne. Ils vont de paire. Peut-être ne sont ils rien l'un sans l’autre.

Quand Winor eut prononcé ses dernières paroles Crépuscule ne put retenir son étonnement car se qu'il venait de dire exprimait exactement se qu'elle ressentait depuis le début entre eux, comme un lien intense qui leur permettaient de se comprendre l'un et l'autre.

- C'est tout à fait ça... Winor, vous le sentez comme moi, quelque chose... quelque chose que je ne saurais décrire ou plutôt un lien, oui c'est ça un lien, est présent entre nous, il est fort de jour en jour, plus je suis auprés de vous, plus je le ressent et plus j'ai besoin de vous.....

Crépuscule termina ces mots plein d'émotion sur un doux murmure casi imperspectible.

- Oh! Quelle déclaration enflammée, soufflât Winor moqueur. Mais vous avez décrit la situation comme je la ressens.

Le ménestrel restât quelques temps à regarder Crépuscule son capuchon toujours reposant sur son visage, puis il lâchât l'une de ses mains et le retirât en frôlant légèrement la figure de l’elfe. Son visage était sillonné de larmes sèches mais son visage avait l’air plus serin qu’auparavant. Comme son amie se sentait mieux, il se détachât d’elle et s’éloigna pour remettre sa tunique. Une fois rhabillé il s'accroupit au sol et remit quelques mèches en place en se regardant dans l'eau puis il dit :

- Il serait peut-être temps de retourner au camp, sinon Bruniel et Shegrath risqueraient de s’inquiéter pour nous. Qu’en dites vous ?

-Je n'en crois pas mes oreilles! Nous sommes là, dans un moment rempli d'émotions intenses et sincères; je vous ait avoué se que je ressentait au plus profond de moi, et vous tout se à quoi vous pensez c'est à rejoindre ces autres femmes!!!! Vous êtes tellement surprenant mais aussi parfois sans coeur. Peu-être me suis-je trompée sur votre compte, comme une idiote j'ai cru...J'ai espèré... En fait vous êtes devenu pour moi, Winor le crève-coeur. Il y a trop de sentiments pour moi je ne sais plus du tout quoi faire, quoi penser, je suis si perdue...

Crépuscule perdait tout ses moyens, elle ne se souvenait pas d'avoir autant ressentit de sentiments, d'émotions contradictoires. Maintenant le bonheur de se croire aimée faisait place à un autre sentiment : le doute, qui s'insunuait lentement mais surement dans son esprit et personne pour l'aider à surmonter tout cela. D'un ton plaintif elle dit :

-Qu'est ce qui m'arrive? Je ne me reconnaît plus. Je ne sais plus du tout où j'en suis. Comment ait-je fais pour en arriver là, pour être autant affaiblie par de simples sentiments?

Tout en parlant Crépuscule se laissa guidée par ses pas, qui l'éloignère progressivement de l'être qui était la cause de toutes ses interrogations.

-Il faut que je m'éloigne le plus possible de lui, c'est la seule solution sinon je risque de périr dans je ne sais quel piège.

Emotions, avoué, moi, surprenant, sans cœur, trompée, espéré, crève-cœur,… Ces mots raisonnaient péniblement aux oreilles du ménestrel. Ils tournaient sans fin à l’intérieur de sa tête depuis que Crépuscule les avait prononcés. Il l’avait laissé s’enfoncer dans la forêt, il ne comprenait pas sa réaction. Des questions sans réponses lui venaient à l’esprit. Qu’avait-il donc fait de si mal? Pourquoi avait-elle prit ses paroles dans un tel sens? Allait-il réussir à la rattraper? Oui la rattraper.
Winor se mit à suivre les pas de l’elfe. Bien qu’elle ait les pieds légers, elle avait tout de même laissé des traces de son passage. Heureusement. Il suivait dons ses pas. Mais son esprit était troublé. Etait-ce sa franchise qui avait blessé Crépuscule? Elle n’avait peut-être pas apprécié sa déclaration? Elle y avait pourtant répondu en lui disant qu’il était son espoir. Lui, un simple ménestrel, l’espoir d’une femme si charmante et troublante, si unique et splendide, et à la fois si contradictoire dans ses dires.

- Crépuscule. Ou es tu? Pourquoi? Qu’ai-je fait? Qu’ai-je dis pour te déplaire? Murmura Winor. Oh Crépuscule éclaire moi.

S'étant éloigné progressivement de Winor, Crépuscule se demandait constamment se qui s'était passé, elle avait ressentit des choses étranges qu'elle ne pouvait définir. Elle marchait d'un pas lent car malgré le fait de vouloir partir loin de lui elle ressentait une pressante envie de le revoir, là tout prés d'elle avec son mystèrieux regard si déstabilisant. Puis elle entendut des pas se rapprocher accompagnés de faibles mumures. C'était lui, lui qui venait à elle malgré son étonant comportement, il l'a cherchait. Mais que voulait-il ? Des explications ? Se disputer ? Mettre les choses au clair ? Tout cela effraya Crépuscule mais elle pris conscience qu'il était enfin temps de braver courageseument toutes les choses inconnues qui l'entouraient. Elle s'arrêta donc soudainement, et se retourna pour faire face à un ménestrel tout éssouflé et décoiffé par sa recherche.

-Tout d'abord, Winor vous n'auriez pas dû courrir comme cela car vous êtes déjà bien affaibli par vos blessures mais j'avoue que c'est un peu ma faute, je n'aurais pas du m'enfuir de cette manière, j'espère que vous accepteriez mes excuses..... Mais si je suis parti comme ça, c'est .... c'est que.... je ne me sentait pas trés bien ... comme affaiblie et perdue. J'ai également pris conscience que vous ne pouviez pas toujours me comprendre et donc que ne nous sommes pas autant liés que je le pensait, peu être même devrais-je partir... peu être ai-je fait une erreur en venant ici, parmi vous tous... Bref, vous pouvez le voir je ne sais plus du tout où j'en suis, comme désarmée et totalement vide...Qui pourras m'aider à m'en sortir sans trop de souffrance ?

En disant ces paroles Crépuscule avait le visage dirigé ver le ciel, elle contemplait toute la beauté de cette magnifique nuit étoilée, qui disparaitrait bientôt avec la venue du jour.

Le ménestrel retrouva Crépuscule qui lui parla, il s’empêchât donc de la prendre soudainement dans ses bras tellement il avait eut peur quelle s’en aille.

- Peu m’importe mon état, il fallait que je vous retrouve. Si je vous ait donné quelques illusions à notre égard je m’en excuse. Je peux vous dire que notre rencontre vous a peut être apporté des souffrances, mais en compensation vous avez rencontré des personnes qui tiennent à vous et avec qui vous avez ris, mangé et dormi pendant un temps ma fois fort court, mais tout de même non négligeable, dit le demi elfe. Vous aviez l’air… heureuse.

Winor se tut puis se reprochât de sa tendre amie dont il effleurât l’épaule de ses doigts.

- La nuit est belle. Vous ne trouvez pas?

Les illusions sont les seules choses qui pouvaient l'atteindre et l'à destabilliser à ce point pensa Crépuscule, elle s'était grandement trompée mais cela elle ne devait pas le montrer à son ami, Winor. C'est grâce à lui, à ces quelques phrases que Crépuscule put comprendre mais douloureusement les vrais sentiments du ménestrel. Pour la première fois Crépuscule avait eut des sentiments et pour la première fois elle avait commis l'erreur de se confier et d'avouer. Elle se fit donc la promesse à elle même de ne plus jamais recommencer et de garder toujours l'esprit clair face à une situation similaire. C'est avec un léger sourir pensif qu'elle prit la parole.

-Oui, c'est vrai, la nuit est magnifique, mais cela ne durera pas, car, comme tout se qui existe dans ce monde, cette obscurité apaisante, est malheureusement éphémère. Puis, comme à chaque fin de journée, elle revient, masquant tous les évènements s'étant produits afin de continuer sa séduction et son envoutement envers tous les individus de la terre. La nuit si evanescente et permanente à la fois....

- Tout est fait pour commencer et se terminer et je pense que seul un véritable amour est immuable. Il faut bien une exception à la règle vous ne pensez pas? J’ai de nombreuses fois chanté ce sentiment sans l’avoir éprouvé, je ne sais pas ce que cela fait d’aimer ni d’être aimé. Je suis bien trop volage pour ça, mais on m’a dis qu’un jour je changerais sûrement. J’ai dis que cela ne se pouvait, mais je n’en suis plus si certain maintenant. Winor fit une pause dans sa phrase afin de chercher ses mots. Je pense que… notre rencontre entre vous et moi a bouleversé ma façon de penser, ainsi que mes conventions…

Durant toute cette tirade, le ménestrel c’était tenu droit fixant les cieux de ses yeux brun rougeâtre. Il avait finit de parler et redoutait une nouvelle fois la réaction de Crépuscule. Son corps tout entier fut alors parcourut d’un frisson.

Shegrath et Brunield se reposaient depuis quelques heures, depuis le départ de Winor et de Crépuscule. Elles avaient allumé un feu, avec des branches mortes ramassées à plusieurs endroits. La douce chaleur leur procurait un bien-être qui les soulagea surtout Shegrath car elle avait attrapé un rhume, elle n'était pas habillée chaudement.
Elle parla beaucoup de choses et d'autres avec Brunield, tantôt d'elle, tantôt de Brunield, d'^ù elles venaient, de leur famille. Puis un silence s'installa, toutes les deux se réfugièrent dans leurs pensées les plus profondes. Shegrath alla se coucher près du feu pour regarder les flammes. Se laissant aller elle s'endorma d'un sommeil profond.
Elle réva d'elle, siégant dans un grand trône et Crépuscule était son esclave. Elle s'amusa à la torturer quand cela lui chantait ou de se ridiculiser d'elle rien que pour son plaisir personnel. Shegrath sourit en dormant, elle aimait son rêve. Dans se dernier, elle était la plus belle, la plus puissante sorcière qui n'est jamais existé, tout le monde l'acclamait et la vénérait. Elle était si heureuse et... et...

-ATCHOUM!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

En éternuant Shegrath disparut. Ses pouvoirs devaient êtreperturbés par le fait qu'elle soit malade.
Plusieurs minutes s'écoula et l'on entendit:

-ATCHOUM!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Shegrath réaparut mais pas n'importe où, sur Winor! A son réveil elle fut si rouge qu'elle ne pouvait le dissimuler.

-Oh non! Escusez-moi! Mes pouvoirs me font encore défauts.

Soudain Shegrath tomba du ciel et pas n’ importe où. Et oui elle était maintenant assise sur le pauvre ménestrel, qui en chutant avait emporté Crépuscule. Les trois amis étaient maintenant au sol, à moitié les uns sur les autres. La jeune sorcière s’excusa en restant sur Winor qui broutait paisiblement l’herbe.

- Hum, Shegrath. Auriez vous l’obligeante de vous relever, car ce n’est pas que cela me déplaise que vous soyez sur moi, mais vous m’empêchez de respirer, dit il essoufflé, mais tout de même fort amusé de cette apparition.

Shegrath impressionnait fortement le ménestrel qui n’avait jamais assisté à pareille arrivée. Il se disait que la pauvre allait devoir affronter les foudres de Crépuscule qui ne laisserait pas passer un pareil affront. Il allait avoir de l’action.

Etonnée et boulversée par ce soudain changement, Crépuscule, se releva tant bien que mal de la mauvaise situation, dans laquelle cette satanée sorcière les avait encore une fois de plus, entraîné. Comment avait-elle put se mêler à des êtres si maladroits non seulement dans leurs actions mais également dans leurs sentiments? Etrangement, d'une certaine manière, Crépuscule se rendit compte que Shegrath la "sorcière", avait réussi à l'aider par sa surprenante arrivée car Crépuscule à ce moment, remplie d'émotions avait voulut tout avouer et eut subitement l'envie folle de prendre Winor dans ses bras.C'est donc d'une voix apaisée, calme qu'elle prit enfin la parole.

-Eh bien quelle arrivée fracassante!!! Shegrath, vous nous avez tous deux surpris, mais il est vrai qu'il était temps de savoir se que devenaient nos amies au camp pendant que je "réparais" le ménestrel de ses blessures. D'ailleurs je me demanderais toujours comment vous faites pour être aussi maladroite avec de si "grands pouvoirs". Même si se n'est qu'une erreur involontaire -je l'espère pour vous- je pense que des explications plus précises ne ferons de mal à personne.

Des échos proches se firent entendre dans la forêt: des hurlements de loups précédés des cris d'un cavalier pour diriger sa monture...

Soudain, un cheval à la robe brune arriva à tout allure entre les arbres et sauta par-dessus un buisson devant la petite compagnie. La nuit était étoilée et la lune donna un éclat froid à la longue épée que tenait l'homme qui le chevauchait : celle-ci était couverte de sang.
Avec une exclamation de surprise, il tira sur la bride de justesse, son destrier qui pris un virage très serré pour éviter d'écraser les trois personnes et se retrouva face aux quatre loups-garous qui les poursuivaient.

Sans s'arrêter, il chargea le premier à qui il entailla le cou avec force. Son cheval se cabra avec un hennissement apeuré mais l'homme tenait fermement les rennes de sa main gauche. Un second loup-garou s'écroula au sol et le troisième sauta sur le cavalier toutes griffes dehors. Avec un réflexe fulgurant, celui-ci lui plongea son épée entre les côtes et laissa la carcasse tomber lourdement sur le sol.

- Attention !

Un cliquetis d'armure, un bruissement d'étoffe et le bruit sinistre du fer en contacte avec les os et la chair...
Le bras gauche tendu devant Crépuscule, l'homme dont la cape avait suivit les mouvements chevaleresques venait de lui sauver la vie: le dernier loup monstrueux gisait dans son sang à ses pieds.

Les évènements s'étaient si rapidement produits que Crépuscule mis un temps à se rendre compte que ce bel inconnu avait réussi l'exploit de l'arracher si vite à la mort, certaine qui l'attendait. Il était attirant et terrifiant à la fois avec son regard rempli d'excitation par ce combat. Malgré toutes ces péripéthies qui pouvaient engendrer une confiance aveugle en ce cavalier, Crépuscule tenait fermement la garde de son épée tout en s'approchant du jeune homme.

- Merci beaucoup pour votre étonnante aide, sans vous je ne serais plus qu'un ridicule petit tas de chair et de tissu abandonné à la nature. Mais en y réfléchissant bien sans votre arrivée il n'y aurait jamais eut de loup prés à nous tuer tous. Et je n'aurais également jamais eut la chance de rencontrer un preux chevalier tel que vous.

Même si cet homme était un étranger aux yeux de tous ses compagnons Crépuscule ne fut pas insensible à son courage et surtout à l'aide qu'il leur avait apporté. Elle ne put empécher un petit sourir discret mais qui en disait long sur se qu'elle pensait.

Tout était arrivé si vite que Winor avait à peine eût le temps de se lever. De toutes manière qu'aurait il pu faire avec son épaule? Rien. Il remercia donc silencieusement le chevalier qui avait sauvé le vie de Crépuscule. Il aida Shegrath à se lever puis dit:

- Et bien! Quelle entrée! Si vous étiez arrivé quelques minutes après, vous auriez pu assister à un règlement de compte entre femme. Mais, c'est peut être mieux ainsi. Se rappelant qu'il parlait à un inconnu le ménestrel se présenta. Même si je ne connaît rien de votre rang, les présentations me semblent utiles. Je suis Winor Fëasûl et j'exerce le métier de ménestrel. Les deux jeunes femmes que vous voyez ici m'accompagnent dans mon périple, mais je leur laisse le soin de se présenter, car il est mieux pour moi de ne rien dévoiler.

Le chevalier planta son épée dans le sol et retira son gant de cuir droit.
Il se tourna vers la jeune femme et la regarda droit dans les yeux en parlant d'une voix douce:

- Ne me remerciez pas ma dame: sauver des vies ou en détruire tel est mon destin même si je préfère les préserver que les anéantir. Comme vous l'avez vu, j'étais poursuivit par ces créatures et mon but était de les conduire dans la rivière pour les piéger. Seulement, vous étiez sur mon chemin...

- Vous avez ma fois raison: si je n'était pas venu ici, ces loups ne vous auraient jamais menacé, ria-t-il.

Le chevalier claqua des doigts et le cheval brun, duquel il venait de sauter pour sauver la jeune femme, leva la tête et vint au pas coller son museau sa main tendue.

Citation :

Si vous étiez arrivé quelques minutes après, vous auriez pu assister à un règlement de compte entre femme.

Bran leva un sourcil et sourit à Crépuscule avant d'observer l'autre jeune femme.

Citation :

Je suis Winor Fëasûl et j'exerce le métier de ménestrel.

L'homme fit s'inclina légèrement.

- Ravie de faire votre connaissance joyeux drille.

Le chevalier posa sa main sur son coeur et se présenta:

- Bran Ruz fils de sire Heladen, chevalier de la forteresse de Fagor, pour vous servir.

Même si cette rencontre apparaissait agréable aux yeux de Crépuscule et avant qu'elle ait le temps de se présenter à ce robuste humain, une soudaine et inexplicable tristesse accabla son cœur, à un tel point qu'elle s'enfuit promptement de ce récent lieux de rencontre, guidée par des pas affolés et un cœur déchiré.
Quelque chose s'était passé au campement où était resté la vaillante Brunield. Oui, Crépuscule en était certaine maintenant, quelque chose d'irréparable s'était produit et elle savait qu'elle arriverait trop tard pour tout ou du moins essayer de réparer. Les larmes glissèrent inconsciemment des ses yeux qui cherchaient une réponse à toute cette mélancolie. C'est donc d'une voix chevrotante et essoufflée par ce départ précipité que Crépuscule déclara assez distinctement à l'égard du petit groupe une simple phrase mais qui en disait long sur sa détresse soudaine:

- C'est fini !

Après cette courte déclaration, Crépuscule disparut dans la semi obscurité que peut offrir une aube timide et naissante, aussi rapidement que pouvait lui permettre son cœur meurtri en direction du camp.

Des larmes. Des larmes coulaient sur le visage de sa tendre amie et avant qu'il n'eut put dire un mot, elle s'enfonçait déjà dans la forêt. Jettent un œil derrière lui, il fit comprendre d’un regard à Shegrath qu’il allait suivre Crépuscule.

- Chevalier Bran Ruz, fit-il en s’inclinant. Le destin m’oblige à vous quitter pour suivre ma chère amie, mais si l’envie vous prend de nous accompagner, je n’ai aucun doute que vous serez bien accueillit parmis nous.

Sur ses mots, le ménestrel courut rejoindre Crépuscule qui devait déjà être au campement. Winor se demandait si elle ne possédait pas le don de lire l’avenir, ou de ressentir des choses que les mortels ne pouvaient percevoir. Une fois arrivé, il découvrit l’absence de Brunield et commença à comprendre la réaction de Crépuscule. Quand il l’avait quitté, Brunield n’avait pas l’air mal malgré sa récente blessure et voila qu’elle s’en était allée, ne laissant rien derrière elle sauf une courte lettre.